§Puys que à droit point je treuve l’heure en priseSe Dieu et temps me sont vie octroyansCy traicteray de l’exil aux TroyansSur le recueil de la matiere emprise.
§Le propos suyt, sans prendre longs destours,En recuillant les faictz de renommeeQue de Brutus,Bretaigne fut nommee,Et de Turnus aussi denommé Tours.
§Icy dirons de la source et naissanceDu nom François. Par le duc FrancïonSera desduyt et monstré franc.Si onDesire en veoir planiere congnoissance
§En l’escript mys cy dessoubz verrons mainsCouraigeux faictz des Françoys allumansFeu de fureur contre les AllemansEt comme aussi vainquirent les Rommains.
§Sans prolonger trop ennuyeux sermonSera narré de l’anticque citéDicte Lutesseet aussi recitéDu premier roy de fFrancePharamon.
§J’ay orendroit la maniere adviseeToucher selon l’ordre que tiens et faizDu second roy Clodïon et ses faictzEt comme fut la Gaulle divisee
§Se l’œil à droit l’histoire a esprouvee,Il congnoistra mener à plein effectSommairement / ce que jadis futfaictOu temps du tiers roy françoys Merovee.
§Icy sera mys en ligne de compteChilderich roy lequatriesme. Et est cilQui par son vice endura long exil :Si fault sçavoir qu’en veult dire le conte.
§Se le liseur poursuyt ceste matiere,Il trouvera Childerich rappelléEt le Rommain ainsi que ung rat peléDedans Soissons chassé en sa ratiere.
§Aprés oster toutes divisïonsEt de victoire avoir pleine saisine,Vers Childeric vient la royne BasineLuy exposer certaines visïons.
§Sans regarder code, loix ne digestesJa n’est besoing de livre se pourvoir,Fors seullement de cestuy cy, pour veoirDu roy Clovys les gentilz faictz et gestes.
§Ores verrons matiere disposeeEt marché fait, si bien y barguignons,Que Gondebaultle roy des BourguignonsRendra Clotilde à Clovis espousee.
§Icy sera sommairement descriptComme Clotilde honneste dame et saincteDe deux enfans suyvamment fut ensainteEt comme eut foy Clovys en Jesus Crist
§Cil qui de lire hystoyres l’esbat aymeVerra en moins de fueillet et demyComme Clovis receut de sainct RemyLe digne et sainct sacrement de baptesme.
§Aprés que ung peu nostre pleume a saillyLoing du propos,icy tourne et reciteComme Clotide à faire guerre exciteLe roy, pour veoir Gondebault assailly.
§Restede veoir sur la cronicque ouverteComment Clovis envoya vers les GotzEn Acquitaine errans sur faulx ergotzDont fut la leur trahyson descouverte.
§Sans long procés cy dessoubz sera mysComme Clovys de miracles insignesFut adverty par prodiges et signesAvant combatre aux Gotz ses ennemys.
§Aux Gotz pourra Clovis la donner bonneRendant leur roy et eulx tous desconfitzPuys envoyra aux champs Thierry son filzVers Languedoc en Auvergne et Nerbonne.
§Les faictz Clovysmys et touchéz au vrayAvant monstrer que du regne desvie,Dirons comment Richer perdit la vie,Qui estoit prince et comte de Cambray.
§Ce vaillant roy decedé, adviserentTous d’un commun accordses quatre filzEt le royaulme en honneurs et prouffitzPaisiblement en quatre diviserent.
§Le conte dit comme Clodomire eutCombat second au mesme territoyreEt nonobstant qu’il obtint la victoyreCe neanmoins par sa faulte y mourut.
§S’ensuyt que ung roy des Gotz dit AmaulryEut fille en France à espouse et compaigneEt comme aussi Childebert en EspaigneLuy fist la guerre et le rendit marry.
§Icy n’entendz procés mys au cloutaireMais rondement declairer ce qu’on sceutDu roy Thierry lequel hayne conceutContre le sien propre frere Clotaire.
§C’est qu’il n’y eut foy promesses ne veuzQui Childerich et ClotaireempeschassentQue par fureur crüelle nepeschassentEmmy le sang de leurs propres nepveuz.
§S’ensuyt comment Clotilde fist prïereDevotement à sainct Martin de ToursPour ses enfans mectans par faulx destoursGuerre en avant et concorde en arriere.
§Reste icy veoir contre TheodebertLes oncles siens machinans sa deffaicteEt comme aprés avoir paix à eulx faicteMoururent luy,Clotilde et Childebert.